Burkina Faso/3è édition du DNS Forum : « Tout est en place et nous attendons le public », Izaï Toé, Secrétaire exécutif de l’ABDI et Président du Comité d’organisation

L’Association Burkinabè des domaines internet (ABDI) organise, le mercredi 13 novembre 2024 à Ouagadougou, la 3è édition du DNS Forum au Burkina Faso. Dans cette interview, Izaï Toé, secrétaire exécutif de l’ABDI et Président du Comité d’organisation fait le point des préparatifs à 48 heures de l’évènement. L’intérêt de ce forum, les innovations de cette édition et les conditions de participation sont aussi abordés par l’homme qui appelle le public burkinabè à prendre d’assaut le Pavillon Le Faso ex Pavillon Soleil Levant du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) pour prendre part à ce forum. Lisez plutôt !

Ouest Info : La 3è édition du DNS Forum au Burkina Faso se tiendra ce mercredi 13 novembre 2024 au siège du SIAO. Pouvez-vous nous faire le point des préparatifs ?

Izaï Toé : Effectivement, l’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI), en collaboration avec l’ensemble de ses partenaires, organise la 3è édition du DNS Forum au Burkina Faso, qui se tiendra le 13 novembre 2024 au pavillon Le Faso, ex-pavillon Soleil Levant du SIAO.

A ce jour, les préparatifs vont bon train. Tout est en train de se mettre progressivement en place. Déjà, sur le plan de la logistique, nous avons tout le dispositif en place et prêt pour emploi. Pour ce qui est du traitement de la thématique de cette édition, nous avons une équipe de panélistes sous la roulette d’un modérateur qui a été mis en place. Aujourd’hui, cette équipe est en train de s’atteler pour mettre les petits plats dans les grands pour que la thématique de cette édition puisse être traité de fond en comble.

Pour ce qui est de la visibilité, nous avons une offensive communicationnelle afin de relayer ce forum aux quatre coins du monde et partager les débats et recommandations avec tous ceux qui ne pourront pas prendre part au forum. Voilà un peu ce que l’on peut retenir à 2 jours de l’évènement. En résumé, on peut retenir que tout est en place pour offrir à l’ensemble des acteurs du numérique, de l’entrepreneuriat, de l’emploi, de l’autonomisation des jeunes, du monde universitaire et des participants un forum riche et impactant au profit du développement de l’économie numérique au Burkina Faso.

Ouest Info : Quel est l’intérêt d’un tel forum ? Et surtout, pour quel public cible ?

Izaï Toé : Il faut dire qu’un tel forum est extrêmement important pour notre société toute entière, pour la société de l’information, pour l’économie numérique et la transformation digitale de notre pays. Ce forum, disons-le, a pour objectif de promouvoir l’industrie des noms de domaine au Burkina Faso. C’est un domaine qui n’est pas très bien connu du public et qui est pourtant très juteux.

En réalité, les noms de domaine ce sont des identifiants numériques sur internet et qui sont commercialisés partout dans le monde. Ils sont indispensables au fonctionnement de l’internet, des différentes plateformes comme par exemple eSINTAX qui permet de gérer, en ligne, les impôts et taxes au Burkina Faso. Il faut un nom de domaine pour permettre aux contribuables d’accéder à cette plateforme. Le nom de domaine de cette plateforme c’est esintax.bf.  Le nom de domaine est donc une ressource indispensable pour le fonctionnement des plateformes numériques. C’est un monde d’économie parce que chaque nom de domaine est commercialisé et ça fait rentrer des devises dans les différents pays. C’est pour ça qu’au niveau du Burkina Faso, nous nous devons de promouvoir cette industrie pour créer des richesses supplémentaires pour notre pays en vendant les noms de domaine « .bf » non seulement au niveau national (en commercialisant cela aux structures publiques, aux entreprises, aux associations et organisations non-gouvernementales, aux organismes internationaux et aux particuliers), mais aussi et surtout à l’extérieur. Un exemple pour étayer comment les noms de domaine font rentrer des devises. Prenons le cas de la France pour « .fr ».  Pour le « .fr », la France est autour de 20 millions de noms de domaine.  Si vous prenez, au bas mot, 2 000 FCFA par nom de domaine et par an, vous obtenez 40 milliards de francs CFA qui sont générés par l’activité des noms de domaine « .fr » annuellement. Donc pour notre pays, c’est un défi important et nous nous devons de nous battre pour promouvoir ces noms de domaine « .bf » et pouvoir les commercialiser à l’échelle mondiale afin de capter les retombées financières de cette industrie. Autant l’or fait rentrer des devises au Burkina Faso, les noms de domaine peuvent également être mis à contribution pour mobiliser des ressources financières en visant une vulgarisation à l’échelle mondiale des noms de domaine « .bf ».

Ouest Info : « Industrie des noms de domaine internet, entrepreneuriat et autonomisation des jeunes ». C’est le thème de cette édition. Pourquoi, le choix d’un tel thème ?

Izaï Toé : Pour nous, c’est un thème capital qui va véritablement nous permettre d’explorer cette industrie des noms des domaine qui est un secteur juteux de l’économie numérique mondiale. Il y a beaucoup de ressources financières qui circulent dans le monde grâce aux noms de domaine. Ce thème va donc nous permettre d’explorer le potentiel qu’il y a derrière les noms de domaine et de le mettre à la disposition de nos jeunes pour qu’ils puissent l’exploiter pour créer des entreprises et de la richesse dans le domaine du numérique et devenir autonomes à travers la commercialisation des noms de domaine. Voilà donc pourquoi ce thème a été adopté pour faire le lien entre l’entrepreneuriat et l’autonomisation des jeunes au Burkina Faso d’avec l’industrie des noms de domaine. C’est en tout cas une grosse opportunité pour notre jeunesse de s’épanouir dans l’entrepreneuriat basé sur la commercialisation des noms de domaine « .bf ».

Ouest Info : Le DNS Forum est à sa 3è édition au Burkina Faso. Des innovations sont-elles prévues pour cette édition ?  Si oui, à quel niveau ?

Izaï Toé : Il faut dire que cette 3è édition consacre un peu la maturité progressive du DNS Forum au Burkina Faso. La 1ère édition c’était en 2022. Nous avons ensuite tenu la 2è édition en 2023 et cette année 2024 la 3è édition. Cela montre que ce forum est une plateforme importante du développement de l’économie numérique dans notre pays, le Burkina Faso.

Alors, pour cette édition, nous avons pensé essentiellement à deux (02) innovations majeures. La première est relative au thème qui ambitionne de faire la démonstration d’une industrie des noms de domaine pourvoyeuse de richesses pour contribuer à l’autonomisation des jeunes au Burkina Faso . Il faut dire que cela reste une innovation parce que les autres années, les thèmes qui ont été traités étaient des thèmes plus ou moins techniques pour permettre d’asseoir les aspects administratifs et techniques du système des noms de domaine au Burkina Faso.  On fait donc cette année une ouverture sur le monde économique et entrepreneurial pour montrer comment l’industrie des noms de domaine peut permettre d’autonomiser nos jeunes, de créer des entreprises et de développer du business grâce à la commercialisation de ces identifiants numérique à travers le monde. Pour nous, ça c’est une innovation majeure.

La deuxième innovation est que cette année, nous avons instauré le prix du meilleur registrar « .bf ». Ce prix va récompenser les agents d’enregistrement accrédités qui se sont distingués en 2024. Il y a un jury qui a été mis en place à cet effet et qui va évaluer l’ensemble des bureaux d’enregistrement qui sont accrédités pour la gestion des noms de domaine « .bf » et qui sont aujourd’hui au nombre de dix (10).  Et la compétition va se faire entre ces 10 et on va primer les meilleurs parmi ces 10 et les inviter à toujours redoubler d’efforts pour contribuer au développement de l’industrie des noms de domaine dans notre pays. Voici donc les deux (02) importantes innovations de cette édition.

Ouest Info : Quelles sont les conditions de participation à ce forum ?

Izaï Toé : Il faut dire que c’est un forum ouvert à tous et l’accès à la salle de conférence est gratuitement offert par l’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI) et son vaste réseau de partenaires. C’est un forum inclusif auquel l’ensemble des acteurs de la société de l’information et le grand public sont conviés.

Ouest Info : Pour terminer, avez-vous un appel à lancer au public ?

Izaï Toé : Oui, nous avons un appel à lancer. Nous invitons l’ensemble du public à prendre d’assaut le Pavillon Le Faso, ex Pavillon Soleil Levant du SIAO ce 13 novembre 2024 pour prendre part à ce forum. Comme je l’ai dit, c’est un forum important, novateur et qui va véritablement mettre en exergue des opportunités d’entrepreneuriat et d’autonomisation des jeunes en matière de noms de domaine internet. Nous invitons donc toute la population du Burkina Faso, du Sahel et de l’Afrique toute entière à se mobiliser pour participer à ce forum, puisque nous ouvrons ce la participation en ligne, donc, tout le monde entier pourra prendre part aux échanges.

Cet appel constitue en même temps notre mot de fin, tout en remerciant l’équipe du média en ligne Ouest Info pour cette opportunité qui m’est donnée de partager avec l’ensemble des parties prenantes et la population toute entière, l’état des préparatifs de cette 3è édition du DNS Forum au Burkina Faso qui se tiendra ce mercredi 13 novembre 2024 à partir de 14h00 au Pavillon Le Faso ex Pavillon Soleil Levant du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO).

Interview par Mady/Ouest Info

L’importance stratégique des noms de domaine « .BF » pour les entreprises burkinabè

Dans un monde où la digitalisation des entreprises est devenue un impératif, le choix du bon nom de domaine représente une première étape cruciale pour établir une présence en ligne. Pour les entreprises burkinabè, le nom de domaine « .BF », qui est l’extension nationale du Burkina Faso, offre un levier puissant pour affirmer leur identité locale tout en développant leur portée internationale. Que vous soyez une petite entreprise locale ou une organisation internationale opérant dans le pays, un nom de domaine en « .BF » peut faire toute la différence.

Renforcer votre identité locale
Un nom de domaine « .BF » indique immédiatement que vous êtes une entreprise basée au Burkina Faso. Cela crée un lien de proximité avec vos clients et vos partenaires locaux, renforçant ainsi la confiance et l’engagement. Ce sentiment d’appartenance peut être décisif pour les consommateurs qui préfèrent soutenir les entreprises locales. Un domaine en « .BF » contribue à vous démarquer dans un marché de plus en plus saturé par des extensions génériques comme « .com » ou « .net ».

Améliorer votre visibilité sur les moteurs de recherche locaux
Les moteurs de recherche tels que Google utilisent des algorithmes qui favorisent les résultats locaux lorsque les utilisateurs effectuent des recherches géolocalisées. En choisissant un domaine « .BF », vous bénéficiez d’un meilleur référencement sur les moteurs de recherche pour les internautes burkinabè. Cela signifie que votre site sera plus facilement accessible et visible pour les utilisateurs locaux, augmentant ainsi vos chances d’attirer du trafic qualifié.

Créer une image de marque crédible et fiable
Les entreprises qui choisissent un domaine « .BF » sont souvent perçues comme plus authentiques et légitimes par les consommateurs locaux. Un domaine avec une extension nationale rassure vos clients sur le fait que votre entreprise est bien implantée au Burkina Faso et qu’elle respecte les régulations locales. Cela peut s’avérer particulièrement important dans certains secteurs comme les services financiers, l’éducation ou la santé, où la confiance est un facteur clé.

Contribuer à l’essor numérique du Burkina Faso
En utilisant un domaine « .BF », vous participez activement au développement numérique du pays. Chaque domaine enregistré contribue à accroître la visibilité du Burkina Faso sur la scène internationale et à renforcer son écosystème numérique. C’est une manière de soutenir l’innovation locale et d’encourager l’entrepreneuriat au sein de la communauté burkinabè.

Protéger votre marque et éviter le cybersquattage
L’acquisition d’un nom de domaine « .BF » vous permet de protéger votre marque dans le cadre burkinabè. En sécurisant votre domaine national, vous réduisez le risque que des tiers malveillants ou concurrents s’emparent de votre nom pour l’utiliser à des fins frauduleuses. Cette précaution est particulièrement importante pour les entreprises qui souhaitent établir une présence forte et durable sur le marché burkinabè.

Un prix abordable et un enregistrement simplifié
L’enregistrement d’un nom de domaine « .BF » est non seulement simple mais aussi accessible financièrement. Plusieurs plateformes locales et internationales permettent de réserver votre domaine en quelques clics, avec des offres souvent adaptées aux besoins spécifiques des petites et moyennes entreprises. De plus, les frais d’enregistrement et de renouvellement sont compétitifs, ce qui rend cette option particulièrement attrayante pour les entreprises locales.

Opter pour un nom de domaine « .BF » est bien plus qu’une simple formalité administrative. C’est un véritable atout stratégique pour toute entreprise cherchant à s’imposer sur le marché burkinabè tout en construisant une marque forte, crédible et locale. En investissant dans un domaine « .BF », vous renforcez non seulement votre visibilité et votre crédibilité, mais vous participez aussi à la croissance et à la modernisation de l’économie numérique du Burkina Faso. Pour toute entreprise souhaitant s’ancrer durablement dans le paysage économique local, l’achat d’un domaine « .BF » est une décision judicieuse qui portera ses fruits à long terme.

Izaï TOE
Expert en transformation digitale et gouvernance de l’internet
Secrétaire Exécutif de l’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI)

DESACTIVATION DES NOMS DE DOMAINE NON A JOUR DU PAIEMENT DE LA REDEVANCE ANNUELLE

En application de la décision n° 2021-022/ARCEP/CR du 25/10/2021 et de la délibération n° 2024-004/ABDI/CA du 05/06/2024, l’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI) porte à la connaissance des détenteurs de noms sous le domaine de premier niveau « .bf » que la date limite de paiement de la redevance annuelle de renouvellement, initialement fixée au 31/12/2023 est reportée au 30/09/2024 à 23h59.
Passé ce délai, les noms de domaine expirés seront désactivés avec pour conséquence l’indisponibilité des services électroniques associés tels que les sites web et la messagerie.

Afin d’éviter tout désagrément, tout titulaire de noms sous le domaine de premier niveau « .bf » est invité à vérifier l’état de validité de son nom de domaine à l’adresse https://whois.registre.bf et à prendre attache, au cas échéant, avec l’un des bureaux d’enregistrement accrédités de son choix pour le renouvellement. La liste de ces bureaux est disponible sur le site https://abdi.bf/registrars ou https://www.registre.bf. L’ABDI reste disponible pour assurer un service de qualité auprès de ces bureaux d’enregistrement accrédités.
A propos :

L’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI) est une organisation de la société civile burkinabè, à but non lucratif, apolitique et laïque, créée par les acteurs du secteur des technologies de l’information et de la communication pour contribuer au développement de l’Internet au Burkina Faso.

Par délégation de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP), elle assure la fonction d’opérateur du registre des noms de domaine de premier niveau « .bf », la promotion de la migration vers IPv6 et la gestion du fonds de soutien au développement de l’Internet au Burkina Faso.
L’ABDI est administrée par une Assemblée Générale, un Conseil d’Administration et un Secrétariat Exécutif. Trois Comités de concertations (Task Force IPv6, Utilisateurs et Bureaux d’enregistrement) mènent des réflexions sur des thématiques spécifiques et donnent des avis d’experts aux organes de pilotage et de gestion.

Le Secrétaire Exécutif

Izaï TOE
Chevalier de l’Ordre du Mérite des Arts, des Lettres et de la Communication

Source : lefaso.net

Abdoul Aziz Ousmane Kaboré : Le jeune prodige de l’informatique qui rêve d’une souveraineté numérique pour son pays

Avec une passion née dès son adolescence, Abdoul Aziz Ousmane Kaboré s’est rapidement imposé comme l’un des jeunes talents les plus prometteurs de la cybersécurité au Burkina Faso. Étudiant en génie logiciel et vainqueur de la 3e édition de la compétition nationale de piratage éthique, dénommé “Hack to Protect’’, Aziz incarne une nouvelle génération de passionnés de technologie, déterminés à repousser les limites du possible. Découvrez le parcours de ce jeune prodige qui rêve de souveraineté numérique pour son pays. Le portrait d’un jeune qui ne cesse de se réinventer pour atteindre ses ambitions.

Né le 31 octobre 2003 au Burkina Faso, précisément à Ouagadougou, Aziz a débuté son parcours scolaire dans son pays natal avant que des circonstances familiales ne l’amènent en Côte d’Ivoire. C’est dans ce pays voisin d’Afrique de l’Ouest, qu’il poursuivra ses études jusqu’à l’obtention de son baccalauréat série D en 2022. Mais la passion d’Aziz pour l’informatique est née bien avant cette étape, précisément en classe de 6e. Sous l’influence de son professeur d’informatique, Aziz découvre le monde fascinant des calculs de conversion notamment en binaire, décimal, et hexadécimal. Cette initiation éveille en lui une curiosité insatiable et marque le début d’une aventure technologique passionnante.

Un challenger

Dès son plus jeune âge, Aziz faisait preuve d’un talent particulier pour la réparation d’équipements électroniques. Il se démarquait déjà par sa capacité à réparer des machines à coudre industrielles, des ordinateurs et des téléphones portables. Cette capacité technique l’a conduit à déclarer fièrement : « Je n’ai jamais donné ma machine à réparer ». Une phrase qui résume bien le caractère autodidacte et la confiance inébranlable qu’il a en ses compétences.

Son amour pour sa patrie, l’a ramené au bercail, où Aziz poursuit ses études à l’Université virtuelle du Burkina Faso. Il flirte avec le succès, mais ne se contente pas d’exceller dans son parcours académique, s’investissant dans l’infographie, la cybersécurité, en plus du développement mobile. Ces compétences variées font de lui un jeune professionnel polyvalent, capable de s’adapter aux multiples facettes de l’industrie technologique.
Ce qui distingue Abdoul Aziz, c’est son ambition et sa vision. Il est dans une quête permanente de repousser ses limites en explorant de nouveaux horizons dans le domaine informatique. Aziz incarne la nouvelle génération de jeunes africains qui, malgré les défis économiques et sociaux, aspirent à se hisser au sommet de leur art, grâce à la persévérance et à une passion inébranlable.

En remportant la 3e édition de la compétition nationale de piratage éthique, dénommée “Hack to Protect’’, Aziz a non seulement prouvé sa maîtrise des outils de cybersécurité, mais a également montré sa disposition à défendre et sécuriser les systèmes informatiques de son pays. Ce titre est une reconnaissance de son talent, mais aussi une étape dans un parcours qu’il espère mener loin, au service de la technologie et de l’innovation au Burkina Faso, et bien au-delà.

Les performances d’Aziz à force de travail

Pour atteindre cette performance remarquable, Aziz confie qu’il consacre de nombreuses heures à des tests d’intrusion WIFI dans son petit laboratoire personnel. Cet espace, qu’il a soigneusement aménagé, lui sert de terrain d’expérimentation où il met en pratique ses connaissances en cybersécurité. Aziz y effectue des simulations d’attaques, cherchant constamment à identifier et exploiter les failles de sécurité des réseaux sans fil. Cette approche proactive lui permet non seulement de renforcer ses compétences techniques, mais aussi de se maintenir à la pointe des dernières évolutions en matière de piratage éthique.

Aziz se distingue également par sa maîtrise du décryptage des informations dissimulées, notamment dans les images, un domaine souvent négligé mais crucial en cybersécurité. Il excelle dans l’art de la stéganographie, une technique qui consiste à cacher des données sensibles ou confidentielles dans des fichiers visuels de manière indétectable. Aziz a développé ainsi, une expertise pointue pour identifier et extraire ces données cachées. Une compétence qui s’avère particulièrement utile dans la détection des cybermenaces et des activités frauduleuses. Sa capacité à décoder les messages dissimulés dans des pixels, des couleurs ou des motifs d’images, témoigne de sa rigueur et de son sens aigu du détail. Grâce à cette compétence, Aziz apporte une valeur ajoutée dans le domaine du piratage éthique, renforçant la sécurité numérique par sa capacité à déjouer les ruses sophistiquées des cybercriminels.

Miser sur les talents nationaux face à la cybercriminalité

Afin de lutter efficacement contre la cybercriminalité au Burkina Faso, Aziz est convaincu que les autorités devraient porter une attention particulière à la détection et à la valorisation des talents locaux dans le domaine de la cybersécurité. Selon lui, le pays regorge de jeunes passionnés et compétents, capables de développer des solutions innovantes pour contrer les menaces numériques. Plutôt que de se tourner systématiquement vers des experts internationaux, Aziz suggère de miser sur ces talents nationaux, en leur offrant des formations appropriées et en les intégrant dans des programmes de lutte contre la cybercriminalité.

Abdoul Aziz Ousmane Kaboré lors de sa récompense pour sa victoire à la 3e édition de Hack to Protect

« J’ai assisté à une conférence où il a été affirmé que le Burkina Faso figure parmi les pays africains impliqués dans des attaques contre les systèmes d’information. Cependant, il n’existe en réalité pas de hackers burkinabè qui agissent de cette manière, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Cette perception erronée provient de la faiblesse de la sécurité de nos systèmes, qui rend ces derniers vulnérables aux cybercriminels étrangers. Ces hackers exploitent nos infrastructures pour mener des attaques contre d’autres cibles, tout en brouillant habilement les pistes pour éviter d’être retracés. En infiltrant nos systèmes, ils parviennent ainsi à masquer leur identité et à détourner les soupçons sur notre pays », a-t-il expliqué.

Le rêve d’un passionné d’informatique

Le passionné d’informatique depuis son plus jeune âge, nourrit un rêve ambitieux pour son pays : voir le Burkina Faso atteindre une véritable souveraineté numérique. Pour lui, cela signifie que le pays doit être capable de protéger ses infrastructures digitales, ses données sensibles et ses communications sans dépendre exclusivement de technologies ou de services étrangers. Aziz croit fermement que le développement d’une expertise locale en cybersécurité, en développement logiciel et en gestion des données est essentiel pour affirmer cette indépendance numérique. Il aspire à contribuer activement à cet objectif.

Pour Aziz, le chemin est encore long, mais il est déterminé à aller toujours plus loin. Ses ambitions ne se limitent pas à l’acquisition de diplômes ; il envisage de créer des solutions innovantes qui auront un impact positif sur sa communauté et son pays. Avec sa détermination et son dynamisme, il n’y a aucun doute qu’Abdoul Aziz Ousmane Kaboré continuera à briller dans le domaine de l’informatique et à inspirer d’autres jeunes à suivre ses traces.

Au fil des années, Aziz a non seulement perfectionné ses compétences en informatique, mais il a également appris à développer la maîtrise de soi, une qualité qu’il considère essentielle dans le domaine exigeant de la cybersécurité. Cette discipline personnelle l’aide à rester concentré et calme, même face aux défis complexes qu’il rencontre.

En dehors de l’informatique, Aziz est un passionné de musique, qu’il apprécie tant pour sa capacité à apaiser l’esprit que pour son pouvoir de stimuler la créativité. Il trouve également un équilibre en pratiquant le sport, avec une préférence particulière pour l’haltérophilie, une discipline qui reflète bien son esprit déterminé et sa volonté de constamment se surpasser.

Amateur de bonne cuisine, Aziz ne résiste pas à ses plats préférés, tels que le “Babenda”, le “Souman”, et le riz accompagné de la sauce à base de feuilles de patate, des mets qui lui rappellent les saveurs de son enfance et qui nourrissent son énergie débordante.

Source : lefaso.net

Début d’un nouveau rôle en tant que présidente-directrice générale

Une expérience traumatisante a permis à un jeune homme de comprendre les inégalités criantes entre les hommes et les femmes dans son pays d’origine. Il s’est donc tourné vers l’Internet pour se former à l’égalité des sexes et à la justice sociale. Cela lui a donné envie d’agir, et il a fondé une association à but non lucratif à l’âge de 16 ans afin de donner aux jeunes les moyens de défendre l’égalité des sexes et d’œuvrer en faveur d’un Internet accessible à tous et ouvert à tous. Il a rejoint le programme des jeunes ambassadeurs de l’Internet Society pour développer ses compétences. Aujourd’hui, son association a aidé près de 6 000 jeunes et développe la culture numérique dans son pays et au-delà. Pour lui, l’Internet est un outil puissant de changement social. 

Des histoires comme celle-ci font partie des nombreuses raisons pour lesquelles je me réjouis d’assumer mon nouveau rôle de présidente et directrice générale de l’Internet Society et de la Fondation Internet Society. Je suis fière d’endosser ce rôle et je remercie le conseil d’administration pour la confiance qu’il m’a accordée. Je remercie du fond du cœur Andrew Sullivan pour tout ce qu’il a fait en tant que président et directeur général au cours des six dernières années. Dans mes précédentes fonctions de directrice générale, j’ai travaillé en étroite collaboration avec Andrew et j’ai beaucoup de respect pour son leadership, son expertise et sa vision de l’Internet et de l’Internet Society. Son leadership a fourni une base solide pour la prochaine étape de la croissance de l’organisation. 

Défendre et promouvoir un Internet mondialement connecté 

 L’Internet est un outil puissant pour le développement social et économique. Pourtant, comme nous l’avons récemment souligné dans notre stratégie 2030, plus de 2,6 milliards de personnes n’ont pas accès à la connectivité Internet. Et pour beaucoup de ceux qui disposent d’un accès à Internet, celui-ci n’est ni abordable ni fiable.  

Alors que l’Internet fait désormais partie intégrante de notre vie, environ un tiers de la population mondiale n’a pas la possibilité de se connecter, de communiquer et de créer en ligne. Et nous passons à côté de leurs idées, de leurs solutions et de leur créativité. Nous devons connecter ceux qui ne le sont pas et faire en sorte que tout le monde, partout, ait accès à un Internet abordable, fiable et résilient. 

Ce faisant, nous devons également protéger et défendre l’Internet que nous voulons tous : un Internet ouvert, connecté à l’échelle mondiale, sécurisé et digne de confiance. L’Internet fait de plus en plus l’objet de luttes de pouvoir et de rivalités géopolitiques à l’échelle mondiale, ce qui suscite des appels en faveur d’un plus grand contrôle ou d’une plus grande souveraineté des États sur les fonctions essentielles de l’Internet. Des politiques publiques et des décisions commerciales bien intentionnées (et moins bien intentionnées) menacent les principes mêmes qui ont fait le succès de l’Internet. La coupure d’Internet ou le blocage de l’accès à Internet est devenu de plus en plus courant.  

Tout cela signifie que nous, la communauté de l’Internet Society, avons un travail important et urgent à faire pour garantir que notre vision (Internet est pour tous), devienne une réalité à la fois pour ceux qui n’y ont pas encore accès et pour ceux qui en bénéficient déjà. Je me passionne pour la défense des intérêts et la création de coalitions, et je sais que nous n’avons pas de temps à perdre. En tant que communauté mondiale, c’est maintenant qu’il nous faut agir, et faire entendre notre voix pour protéger l’Internet. 

Notre communauté mondiale 

Lorsque j’ai rejoint l’équipe de l’Internet Society en 2009, j’ai été captivée par la profondeur et l’étendue de la communauté mondiale de l’Internet Society. Aujourd’hui, nous comptons près de 127 000 membres individuels, plus de 130 chapitres et groupes d’intérêts spéciaux (SIG), et plus de 80 organisations membres qui sont passionnés par l’Internet et comprennent les défis qui se présentent à nous. Nous avons des partenaires et des alliés dans le monde entier. Nous travaillons en étroite collaboration avec des organisations telles que l’Internet Engineering Task Force (IETF) et l’Internet Architecture Board (IAB). Le travail remarquable de notre soutien, le Registre d’intérêt public (PIR), ainsi que de nombreux donateurs et bailleurs de fonds, nous permet de réaliser notre mission. Nos collègues et partenaires de la communauté technique de l’Internet, du monde de l’entreprise et de la société civile sont essentiels à notre travail.  

Cette communauté est un mouvement diversifié et puissant, qui se consacre à s’assurer que l’Internet reste ouvert, connecté au monde entier, sécurisé et digne de confiance. Nous considérons que l’Internet est destiné à chacun, et qu’il s’agit d’une infrastructure technique mondiale, d’une ressource qui enrichit la vie des individus et d’une force pour le bien dans la société. 

Sous ma direction en tant que présidente-directrice générale, j’envisage d’approfondir les liens et l’engagement au sein de notre communauté. Si nous voulons réaliser notre vision, « Internet est pour tous », nous devons d’urgence nous unir pour être la voix dont l’Internet a besoin. Des gouvernements cherchent à réglementer l’Internet. La fracture numérique laisse des individus de côté. La désinformation se répand. Et « Internet » est accusé d’être à l’origine de nombreux problèmes de société. 

Nous devons nous unir pour relever ces défis mondiaux, pour effectuer des plaidoyers ensemble, pour promouvoir des solutions, pour apporter de l’espoir et pour faire connaître l’impact de cette communauté à travers le monde. 

Notre impact sur les individus 

Ces récits de réussite ne doivent pas se concentrer uniquement sur la technologie, mais aussi parler de l’impact sur la vie des gens. Pour chaque réseau communautaire que nous aidons à déployer, nous améliorons la vie d’individus grâce à cette connectivité. Pour chaque nouvelle proposition de loi où nous expliquons aux décideurs politiques que l’Internet ne fonctionne pas comme ils le souhaiteraient, il y a des individus dont la capacité à créer ou à communiquer est en jeu. À chaque coupure d’Internet, des entreprises locales perdent l’accès aux marchés mondiaux. Chaque jour, des vies sont changées grâce à l’Internet et au travail de la communauté mondiale de l’Internet Society. Ce sont ces récits que nous devons raconter. 

Il y a beaucoup de travail à faire. De nombreux défis nous attendent, mais de nombreuses solutions sont également en cours d’élaboration. Après avoir travaillé au sein de cette organisation depuis 15 ans, je suis ravie de pouvoir la diriger en tant que présidente-directrice générale.

Je vous invite à participer et, ensemble, nous allons instaurer un monde où l’Internet est vraiment pour tous ! 

Source : https://www.internetsociety.org/fr/blog/2024/09/debut-dun-nouveau-role-en-tant-que-presidente-directrice-generale/