Avec une passion née dès son adolescence, Abdoul Aziz Ousmane Kaboré s’est rapidement imposé comme l’un des jeunes talents les plus prometteurs de la cybersécurité au Burkina Faso. Étudiant en génie logiciel et vainqueur de la 3e édition de la compétition nationale de piratage éthique, dénommé “Hack to Protect’’, Aziz incarne une nouvelle génération de passionnés de technologie, déterminés à repousser les limites du possible. Découvrez le parcours de ce jeune prodige qui rêve de souveraineté numérique pour son pays. Le portrait d’un jeune qui ne cesse de se réinventer pour atteindre ses ambitions.
Né le 31 octobre 2003 au Burkina Faso, précisément à Ouagadougou, Aziz a débuté son parcours scolaire dans son pays natal avant que des circonstances familiales ne l’amènent en Côte d’Ivoire. C’est dans ce pays voisin d’Afrique de l’Ouest, qu’il poursuivra ses études jusqu’à l’obtention de son baccalauréat série D en 2022. Mais la passion d’Aziz pour l’informatique est née bien avant cette étape, précisément en classe de 6e. Sous l’influence de son professeur d’informatique, Aziz découvre le monde fascinant des calculs de conversion notamment en binaire, décimal, et hexadécimal. Cette initiation éveille en lui une curiosité insatiable et marque le début d’une aventure technologique passionnante.
Un challenger
Dès son plus jeune âge, Aziz faisait preuve d’un talent particulier pour la réparation d’équipements électroniques. Il se démarquait déjà par sa capacité à réparer des machines à coudre industrielles, des ordinateurs et des téléphones portables. Cette capacité technique l’a conduit à déclarer fièrement : « Je n’ai jamais donné ma machine à réparer ». Une phrase qui résume bien le caractère autodidacte et la confiance inébranlable qu’il a en ses compétences.
Son amour pour sa patrie, l’a ramené au bercail, où Aziz poursuit ses études à l’Université virtuelle du Burkina Faso. Il flirte avec le succès, mais ne se contente pas d’exceller dans son parcours académique, s’investissant dans l’infographie, la cybersécurité, en plus du développement mobile. Ces compétences variées font de lui un jeune professionnel polyvalent, capable de s’adapter aux multiples facettes de l’industrie technologique.
Ce qui distingue Abdoul Aziz, c’est son ambition et sa vision. Il est dans une quête permanente de repousser ses limites en explorant de nouveaux horizons dans le domaine informatique. Aziz incarne la nouvelle génération de jeunes africains qui, malgré les défis économiques et sociaux, aspirent à se hisser au sommet de leur art, grâce à la persévérance et à une passion inébranlable.
En remportant la 3e édition de la compétition nationale de piratage éthique, dénommée “Hack to Protect’’, Aziz a non seulement prouvé sa maîtrise des outils de cybersécurité, mais a également montré sa disposition à défendre et sécuriser les systèmes informatiques de son pays. Ce titre est une reconnaissance de son talent, mais aussi une étape dans un parcours qu’il espère mener loin, au service de la technologie et de l’innovation au Burkina Faso, et bien au-delà.
Les performances d’Aziz à force de travail
Pour atteindre cette performance remarquable, Aziz confie qu’il consacre de nombreuses heures à des tests d’intrusion WIFI dans son petit laboratoire personnel. Cet espace, qu’il a soigneusement aménagé, lui sert de terrain d’expérimentation où il met en pratique ses connaissances en cybersécurité. Aziz y effectue des simulations d’attaques, cherchant constamment à identifier et exploiter les failles de sécurité des réseaux sans fil. Cette approche proactive lui permet non seulement de renforcer ses compétences techniques, mais aussi de se maintenir à la pointe des dernières évolutions en matière de piratage éthique.
Aziz se distingue également par sa maîtrise du décryptage des informations dissimulées, notamment dans les images, un domaine souvent négligé mais crucial en cybersécurité. Il excelle dans l’art de la stéganographie, une technique qui consiste à cacher des données sensibles ou confidentielles dans des fichiers visuels de manière indétectable. Aziz a développé ainsi, une expertise pointue pour identifier et extraire ces données cachées. Une compétence qui s’avère particulièrement utile dans la détection des cybermenaces et des activités frauduleuses. Sa capacité à décoder les messages dissimulés dans des pixels, des couleurs ou des motifs d’images, témoigne de sa rigueur et de son sens aigu du détail. Grâce à cette compétence, Aziz apporte une valeur ajoutée dans le domaine du piratage éthique, renforçant la sécurité numérique par sa capacité à déjouer les ruses sophistiquées des cybercriminels.
Miser sur les talents nationaux face à la cybercriminalité
Afin de lutter efficacement contre la cybercriminalité au Burkina Faso, Aziz est convaincu que les autorités devraient porter une attention particulière à la détection et à la valorisation des talents locaux dans le domaine de la cybersécurité. Selon lui, le pays regorge de jeunes passionnés et compétents, capables de développer des solutions innovantes pour contrer les menaces numériques. Plutôt que de se tourner systématiquement vers des experts internationaux, Aziz suggère de miser sur ces talents nationaux, en leur offrant des formations appropriées et en les intégrant dans des programmes de lutte contre la cybercriminalité.
« J’ai assisté à une conférence où il a été affirmé que le Burkina Faso figure parmi les pays africains impliqués dans des attaques contre les systèmes d’information. Cependant, il n’existe en réalité pas de hackers burkinabè qui agissent de cette manière, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Cette perception erronée provient de la faiblesse de la sécurité de nos systèmes, qui rend ces derniers vulnérables aux cybercriminels étrangers. Ces hackers exploitent nos infrastructures pour mener des attaques contre d’autres cibles, tout en brouillant habilement les pistes pour éviter d’être retracés. En infiltrant nos systèmes, ils parviennent ainsi à masquer leur identité et à détourner les soupçons sur notre pays », a-t-il expliqué.
Le rêve d’un passionné d’informatique
Le passionné d’informatique depuis son plus jeune âge, nourrit un rêve ambitieux pour son pays : voir le Burkina Faso atteindre une véritable souveraineté numérique. Pour lui, cela signifie que le pays doit être capable de protéger ses infrastructures digitales, ses données sensibles et ses communications sans dépendre exclusivement de technologies ou de services étrangers. Aziz croit fermement que le développement d’une expertise locale en cybersécurité, en développement logiciel et en gestion des données est essentiel pour affirmer cette indépendance numérique. Il aspire à contribuer activement à cet objectif.
Pour Aziz, le chemin est encore long, mais il est déterminé à aller toujours plus loin. Ses ambitions ne se limitent pas à l’acquisition de diplômes ; il envisage de créer des solutions innovantes qui auront un impact positif sur sa communauté et son pays. Avec sa détermination et son dynamisme, il n’y a aucun doute qu’Abdoul Aziz Ousmane Kaboré continuera à briller dans le domaine de l’informatique et à inspirer d’autres jeunes à suivre ses traces.
Au fil des années, Aziz a non seulement perfectionné ses compétences en informatique, mais il a également appris à développer la maîtrise de soi, une qualité qu’il considère essentielle dans le domaine exigeant de la cybersécurité. Cette discipline personnelle l’aide à rester concentré et calme, même face aux défis complexes qu’il rencontre.
En dehors de l’informatique, Aziz est un passionné de musique, qu’il apprécie tant pour sa capacité à apaiser l’esprit que pour son pouvoir de stimuler la créativité. Il trouve également un équilibre en pratiquant le sport, avec une préférence particulière pour l’haltérophilie, une discipline qui reflète bien son esprit déterminé et sa volonté de constamment se surpasser.
Amateur de bonne cuisine, Aziz ne résiste pas à ses plats préférés, tels que le “Babenda”, le “Souman”, et le riz accompagné de la sauce à base de feuilles de patate, des mets qui lui rappellent les saveurs de son enfance et qui nourrissent son énergie débordante.
Source : lefaso.net